LE MAL AUX MOTS
LE MAL AUX MOTS
Comment partager l’indicible ?
Risquer les mots réceptacles
D’une signifiance ignorée. ?
Et chuter dans le piège de la fable
Qui réduit l’ineffable au discour...
Aux concepts vides d’évidence
Privés d’essence et d’expérience ?
Le cœur étreint devant la faille,
Et souvent l’ame en solitude
J’aspire aux mots ouverts
A ceux qui n’existent pas....
Aux mots cœur-lumière,
Aux mots sens d’amour,
Ceux-la de l’union des contraires..
Celle qui mele les opposés
Dans une ultime complètude...
Grand Paradoxe d’Evidence
Donnes moi les mots impossibles
Les mots flèches-calices
Les mots ventre-épée...
Les mots de souple justesse
De toutes les vérités-mensonges ;
Et tous ceux de l’obscure clartée
De la danse Ombre-Lumière...
Inventes moi des mots qui chantent
Le long d’infinis claviers,
De vastes concepts harmoniques
Des symphonies d’images-procéssus
Ouvres moi au silence tonnant
Du Verbe créateur
Au nom de l’innomable
Aux adjèctifs de la Perfection
De la pleinitude et de l’infini
Aux qualificatifs du sans forme...
Montres moi la lettre de l’absolu infinitif...
Crée, je t’en prie cette langue qui porte
En un seul trait
Et d’un seul rond
Au cœur du corps de l’ame....
Ce n’est que l’instant d’une douleur,
D’un nuage passant
Cette impossible et inutile prière...
Je n’ai dans ma musette
Que des mots inaptes
Des mots limites, des mots rébus,
Des métaphores et des images...
Des mots qui révèlent et qui cachent,
Et toujours parlent faux
L’inimaginable qui ne se perçoit
Que dans la mort de soi...
Répondant,dans le vide
A des questions que l’on ne pose pas...
Alors je m’en vais retourner dans le silence
Des gammes infinies,
Du champ de l’Evidence !
Et accordes- moi l’éternité
Pour découvrir l’autre langage...
Celui,silencieux et rayonnant
Du non dire de l’Etre-Existant
AnnHonym