LA GRANDE PARODIE
C'est étrangement fort, en ce moment dans ma vie.
Regarder le monde , l’histoire de l’homme, ce qu'il a construit et comment. Regarder en "moi" et Voir agir ces « lois » de l’identification qui m' asservissent : observer et comprendre le processus de distorsion en cours et voir se déployer
L'apotre Paul l'écrivait à sa manière: "Je vois une loi dans mes menbres: je ne fais pas ce que je veux, et ce que je ne veux pas, je le fais...Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort...?"
Quel étonnant détournement effectue l’ego des lors qu’il ressent, s’inspire de, ou s’approprie les « qualités » de l’Etre.!!
Autant d’ombres chinoises , de caricatures ou d’approximations directement proportionnelles à la puissance de la lumière sur les aspérités, l’épaisseur ou la transparence de la forme ;
Autant, lorsqu’elle est claire, la Conscience de notre essence peut nous guider et nous inspirer, autant le savoir plus ou moins obscur de cette même « essence divine » se transforme en orgueil, et le chemin intérieur vers l’Etre non conditionné devient développement personnel et l’expression du Soi affirmation du moi.
L' intuition de tous ces possibles qui émergent de la Source se transforme en compulsiuon, en quête d'expériences et de pouvoirs en tous genres.
Par défaut de connaissance réelle du lieu intérieur ou règne l’unité paradoxale de toutes choses, ce Regard de La Présence et cette vigilance très spécifique, on développe au mieux une présence mentale attentive et concentrée, une tension et une crispation chronique au pire, l’une et l’autre complètement identifiées à ce qui passe dans l’instant…
Cette autre Evidence que tout naît dans et par la conscience qui créé sa réalité devient un dictat qui ouvre grand la porte aux fantasmes et aux images de soi les plus délirantes, ou au nihilisme le plus total.
L’Amour et sa Liberté inconditionnée sont compris en sentimentalisme sans discernement, en laxisme et en tolérance aveugle, en légalisation sacralisée ou en autorisation au « libertinage ».
Le non attachement en indifférence, le lâcher prise en laisser faire, en « je m’en fout-isme » ou en auto complaisance.
La non identification en dissociation et en refus de responsabilité…
Notre sincérité, notre intégrité deviennent graine de séparation si ce n’est pas intégrisme.
En quête désespérée de sens, guidés par notre intuition, ou nos résonances intérieures, nos rêves, nos idéaux ou nos espoirs nous allons à tâtons.
Nous nous nourrissons, ou bien nous gargarisons en toute sincérité de mots qui ne sont que des coques vides, de symboles dont la signifiance et la lumière réelle et profonde nous échappe, sur l’interprétation desquels nous construisons l’idée de nos droits et devoirs, notre « éthique », notre modèle du monde et sa logique.
A défaut d’Eveil, nous rentrons dans les croyances. Nous nous approprions mentalement et émotionnellement sans en connaître ni la Vision ni la Saveur intérieure, des notions qui résonnent en nous comme un écho lointain. Et même avec l’éveil, bien trop souvent, la certitude d’avoir tout compris, l’appropriation mentale et l’intellectualisation nous laisse avec des mots vides et nous coupe de l’Etre.
Alors individuellement, et collectivement, au nom de la communion au sein même de nos distorsions, nous nous habillons des idées et des comportements qui se déploient logiquement selon la perspective que nous avons adopté.
Nous revêtons de notre mieux le masque de ce que nous pensons correspondre à ce que nous pensons devoir être.
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Et nous dansons, chacun dans nos bulles. Des bulles dans des bulles. Les unes à coté des autres, les unes contre les autres…
La Vie sans éveil, c’est la permanente et parfaite expression distordue de Cela. La danse des ombres chinoises, le théâtre permanent, la Grande Parodie.
Sous chaque caricature aussi grotesque ou terrible, aussi belle et touchante soit-elle se laisse pourtant deviner l’essence et la lumière de ce qui l’anime, au-delà de la distorsion.
Tragi-comédie, la Parodie humaine n’est que l’expression, l’Image en « négatif », le miroir inversé, l’ombre projetée d’une lumière voilée….
Et c'est semble-t-il la souffrance que cette distorsion nous impose avec son apparent non sens malgré toutes les théories, et les explications que l'on tente de construire autour d'elle qui fini par ouvrir enfin la faille de cette conscience du vide et du rien total du "moi", et cet appel, cette aspiration intérieure profonde .
Quelle tristesse, et pourtant qu’elle tendresse, quelle compassion profonde devant le rébus que nous présente Le Grand Jeu et ce défi de dé-couvrir ces lois.
Quelles larmes d'abord, puis quel rire…et après quelle Paix
Parfait, oui...Tout est parfait.
« Mais lorsque vous verrez vos icônes
Celles qui étaient avant vous,
Qui ne meurent ni ne se manifestent,
Quelle grandeur… »
( évangile de St thomas…)
La Parodie c'est l'envers de la médaille de l'Etre.
La Voir dans ma propre vie avant tout.